Ces données sont déjà visibles. Des chercheurs du Serum Institute au Danemark, par exemple, m’a dit le samedi 9 janvier, que la variante a doublé en pourcentage des cas chaque semaine dans ce pays. Elle représente désormais 0,9% des cas là-bas, et les chercheurs danois prévoient qu’elle pourrait devenir la forme dominante d’ici février.
“Les données préliminaires du Danemark indiquent également que le taux de croissance de cette variante est 70% plus élevé que pour les autres variantes”, a déclaré l’institut.
Le virus variant est détecté par séquençage du génome: des échantillons de test de diagnostic sont soumis à une analyse détaillée qui lit la séquence génétique complète du virus, révélant les mutations dont il dispose.
À Helix à San Mateo, en Californie, un grand laboratoire financé par les États-Unis pour exécuter des tests de diagnostic pour le covid-19, les chercheurs ont également commencé à rechercher la variante en décembre et ont identifié la plupart des cas signalés au CDC. À l’échelle nationale, la société estime que 0,3% des cas sont la souche B117.
Bien que ce pourcentage reste faible, si la tendance au doublement de l’Europe se maintient, la variante pourrait représenter la plupart des cas aux États-Unis à la mi-mars. Cependant, les groupes impliqués dans la modélisation de la pandémie ont déclaré qu’ils étaient toujours incapables de projeter la propagation de la nouvelle variante aux États-Unis, ni comment elle affectera le fardeau des cas.
«Avec rien de plus que des preuves anecdotiques de cas de détection de la nouvelle variante et aucun test systématique de la nouvelle variante aux États-Unis, il serait extrêmement difficile de modéliser la propagation actuelle et future potentielle», déclare Theo Vos , professeur de sciences de la métrique de la santé à l’Université de Washington. Il dit qu’une transmissibilité plus élevée «conduirait à espérer qu’elle peut éventuellement devenir la souche dominante, mais quand et où est très incertain pour le moment.
Manque de surveillance
Même si de nouvelles variantes menacent d’apparaître, les États-Unis n’ont toujours pas la capacité de surveiller de manière adéquate les changements apportés au virus, selon James Lu, cofondateur et président du laboratoire Helix. Il dit que les États-Unis dans leur ensemble séquencent environ 300 à 400 échantillons de virus par jour, mais doivent en séquencer environ 7000 chaque jour (soit 5% de tous les tests) pour obtenir une image précise des variations du virus qui se propagent.
La souche britannique n’est pas la seule à inquiéter les chercheurs. Des variantes supplémentaires avec des constellations de changements génétiques qui se chevauchent ont été observées en Afrique du Sud et au Brésil, ce qui a conduit les scientifiques à conclure que le germe s’adapte et suscite des inquiétudes quant à la signification des changements.
En comparaison avec d’autres pays avancés, les États-Unis séquencent une proportion beaucoup plus faible de cas. Selon au Washington Post, le pays en séquestre une sur 300, contre environ 60% en Australie, 12% au Danemark et 7,5% au Royaume-Uni.