Dans le GIF ci-dessous, nous voyons Bluebots essayer une autre tâche: une mission de recherche. Ce comportement est un peu plus complexe, guidé par quelques directives distinctes dans l’algorithme. La première étape est connue sous le nom de dispersion; l’algorithme ordonne aux robots de s’éloigner les uns des autres. Cela les étale à la recherche de leur cible, une LED rouge au fond du réservoir. «S’ils s’étalent tous et maximisent leurs distances, ils obtiennent une meilleure couverture, et les chances qu’ils trouvent la source augmentent», dit Berlinger.
Lorsqu’un Bluebot trébuche sur la LED rouge, il commence à faire clignoter ses propres LED bleues, un signal à ses camarades qu’il a trouvé la cible. Lorsqu’un autre robot voit le bleu clignotant, son algorithme passe de la directive de dispersion à une directive d’agrégation, qui rassemble les robots autour de la cible. «Une fois qu’ils voient la source eux-mêmes, ils commencent également à faire clignoter leurs LED pour renforcer le signal», explique Berlinger. «Des actions parallèles peuvent considérablement accélérer cette mission de recherche. Si un seul robot devait rechercher la source, cela prendrait environ 10 fois plus de temps que les sept robots. »
C’est le pouvoir de la foule: une équipe de Bluebots en communication constante – et une forme de communication extrêmement simple, en plus – peut travailler ensemble pour accomplir une mission. «Je trouve extrêmement difficile de faire ces expériences», déclare le robotique Robert Katzschmann de l’université de recherche ETH Zürich, qui a développé son propre poisson robotique mais n’a pas été impliqué dans cette nouvelle recherche. «Je suis donc très impressionné par l’avoir mis en place, car cela semble beaucoup plus facile qu’en réalité.»
“Maintenant”, ajoute Katzschmann, “la question est, est-ce que les vrais poissons le font vraiment de cette façon?” La vision est certainement un outil important pour la scolarisation des poissons, mais comme d’autres animaux, leur détection est «multimodale». Autrement dit, leur vision fonctionne de concert avec leurs autres sens, dans ce cas un organe de poisson connu sous le nom de Ligne latèrale. Cette ligne de cellules sensorielles, qui s’étend de la tête à la queue le long des côtés d’un poisson, détecte les changements subtils de pression de l’eau, ce qui pourrait compléter sa vision pour l’aider à rester synchronisé avec ses camarades pendant que l’école se déplace.
De toute évidence, cependant, ces chercheurs ont accompli un comportement d’essaim d’une complexité impressionnante avec la vision seule. Et comme les caméras deviennent moins chères et plus sophistiquées, cela permettra aux chercheurs de donner à leurs Bluebots une image de plus en plus riche de leur environnement. «Je voudrais vraiment me débarrasser des LED bleues et passer littéralement à avoir des motifs sur les poissons, et pouvoir en faire plus», déclare Radhika Nagpal, robotique de Harvard, co-auteur du journal. Peut-être qu’un jour le Bluebot pourra atteindre la haute mer, où il devra détecter visuellement des obstacles comme le corail, pour ne pas s’écraser. Il pourrait même rechercher des espèces envahissantes comme le poisson-lion en recherchant son morphologie de froufrous distinctive, car il n’a pas encore fait évoluer les LED pour guider le Bluebot.